Pour une Anthroposcène
« C’est la vie » est une fantaisie sonore, bioacoustique et théâtralisée pour une chanteuse et un instrumentiste. En trois tableaux (« Naissances », « Prométhée » et « Le Stade d’Action »), les deux artistes abordent des moments-clé de l’histoire de notre planète où l’être humain est devenu une force vivante à forte empreinte.
Les textes sont empruntés à Eschyle, Camus, Novarina et un savant fou génial (et tourangeau) du 19e siècle : Augustin Mouchot.
La musique alterne des ambiances électro- organiques, néo-baroques et post-musette. L’ensemble tente de rester léger malgré la gravité du sujet.
"Dans la suite de mes recherches sur l’autobiographie en musique — commencées en 2012 avec le cycle Rétrospective 90.7 pour clarinettiste et environnements sonores et qui se termineront dans quelques années avec le Rie qui Aime pour ensemble et références —, je souhaitais dès 2019 me tourner vers le texte fondateur de Valère Novarina : Le Drame de la Vie. Figure rabelaisienne contemporaine, sa crudité verbale m’obsède depuis la découverte du texte en 2004, m’obsède dans tous les recoins qu’elle vient réveiller en nous. Je ne souhaitais pas mettre en musique cette forme — théâtre « novarinatrice » (qui oserait ?) —, mais partir de l’impression quasi tatouée qu’elle exerce sur moi. De là, partir du mot « drame » comme un écho des mystères médiévaux, et l’amener vers le dramatique d’aujourd’hui, en lien avec ma quête d’une mise en scène sonore contemporaine. J’espérai réduire la polyphonie des 2587 personnages du texte original en la transmettant aux deux seuls médias que seront la chanteuse et la diffusion sonore. Utopie certes mais tellement féconde.
En 2020, la crise Covid vient donner un nouvel élan au projet initial, en l’élargissant à une réflexion plus globale sur l’Anthropocène, pris sous l’angle de l’impact exercé par l’homme et son activé sur la vie, et plus spécifiquement sur le vivant. Un nouveau volet naît dans les premières expériences partagées entre Ophélie et moi-même sur la « naissance de la voix », « naissance du souffle », « naissance de la vie », « naissance du son ». La création prend alors une tournure plus performative et le corps rentre davantage en jeu. Le point de rencontre entre silence, sons infra et ultra, et l’oreille humaine nous amènent à envisager un parallèle entre la cellule à l’intérieur du bassin utérin et la cellule qui s’auto-organise dans la mer pour, de poisson, devenir rampant et volant.
Une troisième porte de travail s’entrouvre quand dans nos discussions la question de la responsabilité des hommes devient centrale dans le changement de la terre, devenue planète, puis monde (selon la typologie de Michel Lussault). Le mythe de Prométhée survient alors dans toute son évidence et me ramène à l’âge d’or antique où mots, chants et danses ne pouvaient être qu’une même expression artistique. Eschyle et Camus nous rejoignent pour faire partie de ce triptyque de la vie. Plus inattendu, fera partie également de l’équipage le scientifique Augustin Mouchot, tourangeau et précurseur au 19e siècle de l’utilisation de l’énergie solaire.
— Jean-Baptiste Apéré
3-7 février 2025
2-6 septembre 2024
15-19 juillet 2024
20 avril 2024
6 avril 2024
26 février - 1er mars 2024
30 novembre - 3 décembre 2023
28-31 août 2023
11-12 mai 2023
17-21 avril 2023
19-22 janvier 2023
2022
2020-2021
photos prises aux Moulins de Paillard, avril 2023 (ptyx fan club) et au Caveau "Des sons sous la Terre", Luynes, avril 2024 (Jeangé)
Coproduction : ville de Tours
Soutiens financiers : Direction Régionale des Affaires Culturelles Centre-Val de Loire, Conseil départemental d’Indre-et-Loire
Ce spectacle bénéficie d’une aide de la Région Centre-Val de Loire, dans le cadre du Parcours de Production Solidaire, ainsi que d’une aide de la SACEM.
Partenaires : Villes de Bourgueil, Langeais, Reugny, Les Tanneries (Château-Renault), La Grange (Luynes), Les Moulins de Paillard (Poncé-sur-le-Loir), Des sons sous la Terre (Luynes), Collectif Grange Babel (Saint-Pierre-des-Corps), Atelier des Empreintes (Montsoreau), Ensemble Offrandes (Le Mans), APAJH 37